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Dr Boonen et Dr Hiel
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Dr Boonen et Dr Hiel

Les spécialistes en parlent

Dr. Boonen et Dr Hiel


MÉDECIN GÉNÉRALISTE ET DERMATOLOGUE : UN TANDEM EFFICACE

Le psoriasis est bien plus qu’une maladie de la peau : il s’agit d’une affection chronique du système immunitaire qui nécessite une approche globale. C’est pourquoi le dermatologue comme le médecin traitant ont tous deux un rôle essentiel à jouer dans la réussite du traitement de la maladie dans son ensemble. Leurs expertises et leurs relations avec le patient se complètent et se renforcent mutuellement, affirment le médecin généraliste Danny Hiel et le dermatologue Hugo Boonen qui suivent ensemble plusieurs patients.

Comment votre collaboration s’est-elle développée ?

Dr Hiel : En tant que généraliste, je reçois régulièrement des personnes atteintes d’une maladie de peau, dont une vingtaine environ souffre de psoriasis. Poser le diagnostic n’est pas toujours facile. Dans un cabinet de médecine générale, par définition, vous traitez de nombreux sujets en même temps et vous essayez d’apprendre en permanence afin de maintenir votre expertise à niveau. Il n’est pas toujours simple de rester au courant des derniers développements sur tous les sujets auxquels vous êtes confronté au quotidien.

Dr Boonen : Les symptômes du psoriasis ne sont pas toujours faciles à distinguer d’autres problèmes de peau et la plupart des patients que je reçois ont donc déjà consulté un médecin. À moins qu’il n’y ait déjà des cas de psoriasis dans la famille. D’autre part, l’éventail des solutions possibles est devenu très vaste, ce qui ne facilite pas la tâche du médecin traitant. C’est d’autant plus vrai qu’en plus des traitements locaux avec des pommades et par photothérapie, il y a les alternatives qu’offrent les traitements systémiques.

Dr Hiel : Cette augmentation du nombre de thérapies disponibles est en effet aussi une raison pour moi d’envoyer mes patients chez un dermatologue. Il arrive qu’ils soient tellement habitués à leur traitement et à ses résultats qu’ils ne se posent plus de questions, alors qu’un traitement systémique qui agit au niveau du système immunitaire leur serait plus bénéfique.

Le psoriasis s’accompagne très souvent d’une série de comorbidités. Vous concertez-vous à ce sujet ?

Dr Boonen : Dès le début de ma formation en dermatologie, j’ai toujours accordé une grande attention à la santé de mes patients en général. Je vérifie donc effectivement s’il n’y a pas d’arthrite psoriasique ni d’autres comorbidités. À part ça, j’insiste surtout sur l’importance d’une alimentation saine, de faire suffisamment d’exercice physique et de communiquer entre patients pour ne pas se sentir isolé, le tout complété par un accompagnement psychologique si nécessaire. Traiter le psoriasis, c’est comme reconstituer un puzzle avec de nombreuses pièces qui s’emboîtent. À cet égard, une bonne collaboration avec le généraliste est très précieuse.

Dr Hiel : En général, les médecins traitants connaissent assez bien leurs patients. Donc dans la plupart des cas, s’il y a des comorbidités, nous le savons avant de les réorienter vers un spécialiste. Le dossier médical électronique permet aussi de relier plus aisément toutes les données de santé d’un patient. D’autre part, après cette réorientation et entre les visites chez le dermatologue, je peux également assurer un suivi régulier, en contrôlant les valeurs sanguines par exemple. Le défi consiste à utiliser toutes les données dont nous disposons et à vérifier régulièrement si les patients sont toujours satisfaits de leur traitement.

Que voulez-vous dire ?

Dr Hiel : Parfois, les gens viennent simplement pour renouveler leur ordonnance, sans que nous prenions le temps de les interroger. Aujourd’hui, cette évolution est encore renforcée par l’existence des ordonnances électroniques que les patients ne doivent même plus venir chercher. Nous ratons ainsi des occasions de les rencontrer, que nous pourrions mettre à profit pour les suivre de manière encore plus approfondie.

Dr Boonen : On devrait en effet prendre à chaque fois tout son temps. Cela vaut aussi pour les dermatologues, mais ce n’est pas évident quand on sait qu’on prévoit en moyenne quinze minutes par consultation. Je tiens néanmoins à souligner que la communication entre le généraliste et le dermatologue est plus rapide et meilleure qu’auparavant. C’est une véritable valeur ajoutée, parce que nous avons ainsi une bien meilleure vue d’ensemble.

Y a-t-il d’autres choses qui devraient changer, selon vous ?

Dr Boonen : Comme je l’ai dit, la façon dont spécialistes et médecins traitants collaborent a évolué très positivement. Je dirais que les généralistes ne doivent jamais hésiter à nous appeler s’ils ont des questions. Il en va de même pour nous, les dermatologues, parce que ce sont les médecins traitants qui connaissent le mieux leurs patients et leur histoire. De plus, pour nombre de patients, c’est également une personne de confiance très importante.

Dr Hiel : Il est essentiel pour nous de maintenir nos connaissances à jour pour pouvoir aider au mieux nos patients. De ce point de vue, il serait peut-être utile que les dermatologues nous fournissent davantage d’informations sur les mesures que nous pourrions prendre nous-mêmes avant de réorienter un patient. Comme vous le savez peut-être, les listes d’attente peuvent être longues.

Dr Boonen : La dermatologie est une discipline très visuelle. Et il est vrai que les gens doivent parfois attendre très longtemps avant de pouvoir consulter un spécialiste. Je ne peux dès lors que saluer des solutions telles que la télédermatologie. Elle peut également s’avérer fort utile pour les personnes moins mobiles. Le généraliste transmettra alors son analyse et les photos au dermatologue qui posera un diagnostic et conseillera un traitement. Ces informations seront ensuite communiquées au médecin traitant pour un suivi, en respectant bien sûr toutes les règles de confidentialité.

Pour conclure, auriez-vous un message pour vos patients ?

Dr Hiel : Osez vous confier à votre médecin traitant, y compris sur les aspects psychosociaux de vos symptômes. Et soyez critique quant au résultat du traitement : souvent il existe d’autres possibilités qui pourraient donner un résultat encore meilleur.

Dr Boonen : Ne réduisez pas le psoriasis à une maladie de plaques sur la peau, mais rappelez-vous qu’il s’agit d’une affection de votre système immunitaire qui doit être traitée de manière appropriée et que, dans tous les cas, un mode de vie sain ne peut que vous être bénéfique.