Dr. Opsomer

Les spécialistes en parlent

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« IL FAUT ÉTABLIR UNE RELATION DE CONFIANCE ENTRE PATIENT ET MÉDECIN »

Le psoriasis a un impact physique sur la vie des patients, mais il peut également fortement affecter leur mental, ce qui, dans certains cas, peut même conduire à la dépression. Un soutien mental personnalisé constitue donc un élément essentiel de tout traitement. Un aspect que le dermatologue Michaël Opsomer met en avant dans son cabinet de Brasschaat.

La recherche indique que les personnes atteintes de psoriasis courent un risque plus important d’être confrontées à ce type de problématique, notamment à la dépression. Pour quelle raison ?

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Tout d’abord, les gens qui ne sont pas atteints de psoriasis ne réalisent pas toujours le grave impact mental que cette affection peut avoir. La maladie affecte l’image que le patient a de lui-même et les personnes souffrant de psoriasis craignent le rejet ou l’exclusion sociale. Il est également éprouvant sur le plan psychologique de devoir expliquer toujours que le psoriasis n’est pas contagieux. Tous ces éléments font que les gens n’osent pas parler ouvertement de leur maladie :ils essaient de cacher leurs plaques, évitent les endroits où ce n’est pas possible et se replient de plus en plus sur eux-mêmes. Par ailleurs, nous savons maintenant que le psoriasis est causé par des inflammations chroniques de l’organisme et que certaines substances qui y sont associées se retrouvent également chez les gens souffrant de dépression.

Il est important de laisser le choix aux gens : après tout, ils sont maîtres de leur corps.

Le traitement du psoriasis devrait donc aussi inclure un soutien psychologique. Est-ce un élément dont vous tenez compte dans le suivi de vos patients ?

Absolument, même si je me concentre d’abord sur le diagnostic et le traitement physique. Il arrive en effet souvent que les patients aient déjà un long parcours derrière eux quand ils viennent me voir. Par conséquent, lors de leurs premières visites, ma tâche consiste à les interroger pour savoir quand la maladie est apparue, s’il y a des comorbidités, quels traitements ont déjà été administrés et s’ils conviennent au patient. L’aspect psychologique n’est pas une priorité à ce moment-là, il en sera question plus tard. Une relation de confiance doit s’établir petit à petit.

Comment faites-vous, concrètement ?

J’essaie toujours de prendre le temps d’apprendre à connaître mes patients. Concrètement, je leur témoigne de l’intérêt, ce qui, je pense, met les gens à l’aise et les incite à parler plus ouvertement. C’est d’ailleurs ce qui a changé par rapport au passé, y compris hors du domaine de la dermatologie : actuellement, on laisse plus de place à l’ouverture et à l’individu, il y a moins de tabous. De mon côté, j’explique toutes les options de traitement possibles, ainsi que les avantages et inconvénients. Et si je pense que cela pourrait leur être bénéfique, je les oriente vers un psychologue. J’essaie aussi de rester en contact régulier avec le médecin traitant. C’est quand cette interaction avec le généraliste est bonne que l’on obtient les meilleurs résultats. Parce que tout se complexifie. La meilleure approche, c’est celle où les dermatologues peuvent se concentrer sur les dernières innovations de leur spécialité et les médecins traitants sur la santé générale de nos patients communs, les deux parties étant attentives au besoin éventuel de soutien psychologique. C’est ainsi qu’on évite qu’un aspect ne soit pas correctement traité.

Cela arrive-t-il néanmoins ?

Oui, et ce malgré le large éventail de possibilités dont nous disposons aujourd’hui. Si quelque chose ne fonctionne pas, ou pas bien, tous les patients ne sont pas capables de l’exprimer et de demander une alternative. De plus, nous sommes parfois confrontés dans certains cas à un manque de motivation ou à une peur due à l’ignorance. C’est pourquoi il est important d’expliquer clairement le fonctionnement de chaque traitement et d’ainsi aider les patients à faire le bon choix. Je n’obligerai jamais personne à quoi que ce soit, même si je suis très enthousiaste à l’égard d’un traitement particulier. Cela ressemble parfois à une quête. J’ajoute toujours une dose de réalisme à mes explications du traitement : si les attentes sont trop importantes, on ne peut qu’être déçu. Mais je tiens à souligner que nous pouvons très souvent aider les personnes atteintes de psoriasis.

Un beau message d’espoir. Un dernier mot à ajouter ?

Vous savez, mon intérêt pour le psoriasis n’a fait que croître depuis que j’ai ouvert mon propre cabinet en 2018. C’est une affection très intéressante pour un dermatologue, car vous pouvez changer la donne de manière spectaculaire pour vos patients. Les gens reviennent parfois de très loin, et vous les voyez littéralement changer. Ils s’habillent différemment, ils sont beaucoup plus sûrs d’eux, plus enthousiastes face à la vie. C’est très agréable de constater cette évolution, et la gratitude qu’ils vous témoignent est précisément l’une des raisons pour lesquelles on devient médecin. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier que le psoriasis est plus qu’une maladie de peau et que tout traitement doit faire partie d’un mode de vie sain. Ce message n’est pas toujours entendu : certains patients le comprennent très bien, d’autres pas du tout. Je remarque que la jeune génération est beaucoup plus consciente et motivée par rapport à sa santé en général. Je trouve qu’il s’agit d’une évolution très encourageante et positive.

References

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