Peter et Dr De Hertog

Les témoignages de personnes comme moi

Peter et Dr De Hertog
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LA RELATION PATIENT-MÉDECIN : ATTENTION, CONFIANCE ET COMPRÉHENSION

La réussite d’un traitement ne dépend pas uniquement du bon médicament. L’attention et la confiance partagées entre le patient et son médecin, ainsi que l’empathie de ce dernier sont également cruciales. C’est d’autant plus vrai dans le cas d’une maladie chronique comme le psoriasis. La dermatologue Sofie De Hertog et son patient Peter reviennent sur leur parcours commun, qui a débuté il y a près de dix ans.

Durant la journée, le cabinet du docteur Sofie De Hertog, à Zaventem, est très animé. Mais le soir, alors qu’elle nous reçoit après sa dernière consultation pour un entretien croisé avec son patient Peter, l’atmosphère est particulièrement calme. Lorsqu’elle se présente, il apparaît d’emblée que son travail de dermatologue est, plus qu’un emploi, une vocation. Tout a commencé lorsque, à l’âge de 16 ans, elle a été hospitalisée pendant des mois à la suite d’un grave accident de la route. C’est là qu’est née sa fascination par la médecine. Après un stage, elle a opté pour la dermatologie, une discipline dans laquelle elle s’est immédiatement sentie à l’aise en raison de la profondeur que ce domaine restreint permet et de la variété qu’il implique. Elle était très impressionnée par le grand impact que le psoriasis peut avoir sur la vie quotidienne des patients ; elle y a donc consacré sa thèse.

Vous avez un cabinet très fréquenté. Quelle est la proportion de patients atteints de psoriasis ?

Dr De Hertog : En moyenne, je vois environ 130 à 150 patients par semaine, dont une dizaine souffrent de psoriasis à des degrés divers. Parmi ceux-ci, trois ou quatre sont atteints d’une forme grave. Parfois, il s’agit de personnes qui sont diagnostiquées ici pour la première fois ; dans d’autres cas, ce sont des patients qui souffrent de psoriasis depuis plusieurs années. Certains patients sont déjà en traitement et consultent pour un deuxième avis, parce qu’ils ne se sentent pas bien avec le traitement qu’ils suivent.

C’était votre cas, Peter. Vous souffriez de psoriasis depuis longtemps et le docteur De Hertog n’était pas le premier médecin que vous consultiez. Comment êtes-vous arrivé chez elle ?

Peter : Quand j’avais une quarantaine d’années, j’ai découvert une plaque rouge sur la poitrine qui ne voulait pas disparaître. Je l’ai montrée à mon généraliste lors d’une consultation pour autre chose. Il m’a prescrit une crème contre l’eczéma et a dit que ça allait disparaître. Ce ne fut pas le cas, au contraire. C’était une période difficile de ma vie, à plusieurs niveaux. J’étais en instance de divorce et étais, notamment pour cette raison, très stressé. Ça a dû être le déclencheur de la première poussée. Comme les plaques continuaient à s’aggraver, j’ai fini par consulter un dermatologue. Il m’a dit que j’avais du psoriasis mais à l’époque, je ne savais pas ce que c’était. Malheureusement, les traitements qu’il m’a prescrits n’ont pas changé grand-chose. À un moment donné, je ne pouvais plus cacher mes plaques. Compte tenu de mon travail - je suis délégué commercial -, c’était particulièrement gênant. Ce n’est pas agréable d’être dévisagé par les gens parce que vous avez des plaques rouges sur la peau. Cela m’affectait également dans ma vie privée. Heureusement, j’avais une partenaire compréhensive, mais j’étais un habitué des spas et des saunas, et je n’osais plus y aller. J’avais honte et le regard des autres était difficile à supporter. Après deux consultations similaires et tout aussi infructueuses chez deux autres dermatologues, une connaissance m’a orienté vers le cabinet du docteur De Hertog.

« Le psoriasis est une maladie systémique, la peau est la partie externe de votre organisme interne, il faut donc rester vigilant pour le reste de votre corps. »

Dr De Hertog

Et comment s’est passée la première consultation ?

Peter: Elle m’a immédiatement fait comprendre que je ne devais pas perdre courage. Elle a analysé avec moi les traitements que j’avais déjà reçus, et m’a expliqué la suite du parcours et les conditions associées. Cela m’a donné confiance et espoir pour l’avenir.

Dr De Hertog : Le traitement a demandé tout un planning. En 2012, nous avons commencé par la luminothérapie mais à chaque fois que la série de PUVA de Peter était terminée, les plaques revenaient. Comme on ne peut pas répéter indéfiniment les traitements UV sans risque, j’ai modifié son traitement et nous sommes passés à une thérapie systémique. Comme Peter ne semblait pas bien tolérer les comprimés, nous avons opté pour un traitement par biologiques il y a cinq ans. J’ai pris le temps de lui expliquer en détail comment fonctionnent ces médicaments, car certaines personnes en ont peur, par exemple parce qu’elles ont lu la notice ou regardé sur Google sans demander d’explication (sourires). Les patients doivent donc avoir confiance pour croire que la seule chose qui me motive, c’est leur bien-être. En définitive, c’est le patient qui décide et qui a le dernier mot en ce qui concerne son corps. C’est également lui qui détermine s’il est satisfait du résultat. Notre perception n’est pas toujours la même, ce qui est d’ailleurs le cas pour tous les traitements dermatologiques. Peter : Aujourd’hui, les plaques sont plus ou moins sous contrôle. J’ai consulté également un rhumatologue car j’avais beaucoup de problèmes avec mon genou. C’était dû au fait que l’articulation de ma hanche était gravement atteinte par de l’arthrite. J’ai donc dû subir une opération ; elle s’est bien passée, mais les problèmes dans ce domaine ne sont pas encore complètement résolus. Nous devons donc encore y travailler.

Docteur, vous ne vous limitez pas au traitement de la peau mais vous vous intéressez aussi au mode de vie de vos patients.

Dr De Hertog : C’est exact. J’examine toujours très attentivement les analyses de sang et je surveille l’état de santé général de mes patients. C’est trop facile de simplement prescrire des comprimés et des injections. L’inflammation de la peau peut se manifester dans les articulations mais aussi dans les artères : une personne atteinte de psoriasis a un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire. Je conseille donc à mes patients de surveiller leur cholestérol et leur tension artérielle. Dans ce contexte, l’alimentation joue un rôle important. Au fil des années, j’ai constaté qu’au lieu de simplement dire aux patients de surveiller ce qu’ils mangent, il était préférable de leur donner des indications concrètes. De nombreuses personnes ne réalisent pas exactement ce qui ne va pas dans leur alimentation. C’est pourquoi il serait intéressant d’avoir aussi un diététicien dans le cabinet. Et de manière plus globale, en tant que société, nous pourrions éviter de nombreux problèmes en donnant des conseils préventifs pour un mode de vie sain, en termes de poids, de non-tabagisme et d’exercice physique, et certainement dès le plus jeune âge.

Peter : Je dois admettre que certaines de ses recommandations ont été une surprise pour moi. Par exemple, autrefois, je ne voyais pas de problème à manger des frites une fois par semaine. Cela ne me semblait pas excessif, jusqu’à ce que le docteur examine de près mes valeurs sanguines. Et celles-ci auraient pu être meilleures… Alors maintenant, je fais vraiment attention à ce que je mange.

« En participant à cette interview, je souhaite aider les gens à comprendre et à progresser à partir de ma propre expérience, y compris en ce qui concerne le trajet de soins. »

Peter

Peter est soigné ici depuis près de dix ans. Êtes-vous satisfaits du résultat ?

Peter: Aujourd’hui, je suis largement débarrassé de mes plaques et je n’ai pas de lésions ni de cicatrices. Je peux donc à nouveau aller nager. Ma qualité de vie s’est beaucoup améliorée depuis que j’ai suivi l’ensemble du trajet de soins. Au fil des ans, j’ai aussi recherché beaucoup d’informations de mon côté, et c’est ainsi que je suis arrivé à l›association de patients (‘Psoriasis Liga’ en Frandre). J’ai trouvé ça intéressant, parce qu’on peut y poser toutes ses questions. Je suis toujours membre de l’association aujourd’hui.

Docteur, vous avez mentionné être intensément heureuse du contraste « avant-après » chez vos patients. Qu’est-ce qui vous inspire le plus de fierté ?

Dr De Hertog : Je suis fière de ce que je fais pour mes patients, mais mon mérite ne réside pas réellement dans les médicaments que je prescris, car je ne les ai pas inventés. Je retire beaucoup de satisfaction et d’honneur du fait que j’arrive à comprendre quelqu’un et que, grâce à mes conseils, je puisse faire la différence pour aider cette personne sur la voie d’une vie plus saine.

Qu’en pensez-vous, Peter ?

Peter : J’écoute ses bons conseils ! Je pense que c’est parce qu’elle m’a immédiatement rassuré et que j’avais confiance en elle lorsque j’ai commencé mon traitement. Je voulais donc coopérer, faire ce qu’elle demandait et lui parler si quelque chose n’allait pas, afin que nous puissions trouver une solution ensemble. C’est pourquoi je pense qu’il faut bien s’entendre avec son médecin, sans quoi il est impossible d’avoir ce dialogue franc, transparent.

Avez-vous un message que vous aimeriez partager avec nos lecteurs ?

Dr De Hertog : Il existe un traitement sur mesure pour chaque patient atteint de psoriasis. Alors n’abandonnez pas. Et le psoriasis est une maladie systémique, la peau est la partie externe de votre organisme interne. Soyez donc vigilant pour le reste de votre corps. Plus vous êtes en bonne santé, mieux votre psoriasis sera maîtrisé.

Peter : Le psoriasis n’affecte pas seulement la peau, il peut s’accompagner d’autres maladies, comme dans mon cas l’arthrite. C’est encore plus grave à long terme si vous ne faites rien. J’ai l’impression d’être aidé, mais je dois quand même rester attentif et ce sujet me passionne. En participant à cette interview, je souhaite aider les gens à mieux comprendre et à progresser à partir de ma propre expérience, y compris en ce qui concerne le trajet de soins.

Dr De Hertog : Et cela peut effectivement être parfois frustrant, tant pour le médecin que pour le patient. Il faut respecter toutes les étapes du parcours telles qu’elles se présentent, même si l’on sait que l’on préférerait en sauter certaines. Dans un tel cas, ma mission est de continuer à motiver mon patient à persévérer. Je le fais en gardant à l’esprit, pour lui comme pour moi, les progrès que nous pouvons faire si le traitement se poursuit.

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